Je m’appelle Sophie, j’ai 59 ans. Je suis d’origine mauricienne par mon père et réunionnaise par ma mère. Je suis née à l’ile Maurice mais je vis à la Réunion depuis mon adolescence. Je travaille pour la compagnie aérienne nationale mauricienne depuis 34 ans en tant qu’attachée de Direction.
Je suis divorcée et mère de trois enfants et mamie de deux petits enfants qui vivent en Haute Savoie. De par mon métier, j’ai la chance de pouvoir voyager à prix réduit, ce qui me permet d’aller voir ma famille en France régulièrement.
C’est en 2014 que l’on m’a découvert un gastrinome de manière fortuite lors d’un séjour en rééducation pour mon dos. Souffrant de diarrhées chroniques, et après de nombreux examens (scanner, écho endoscopie, IRM), j’ai donc été opérée en juillet 2014 d’une tumeur qui se trouvait sur le duodénum au Centre hospitalier Universitaire de la Réunion. Je n’avais jamais entendu parler de tumeur neuro endocrine. Six mois plus tard en janvier 2015, au cours d’un contrôle, ils m’ont annoncé que mon foie était métastasé et pour la première fois ils ont mentionné le terme tumeur neuro endocrine. Les injections d’analogue de la somatostatine 120 ont commencé à ce moment-là également.
Ils m’ont programmé une nouvelle intervention pour les métastases du foie l’hôpital de Saint Pierre (sud de la Réunion). C’est alors que j’ai décidé de me déplacer en France métropolitaine pour une deuxième avis. C’est à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif que j’ai été reçue par le professeur Antonio SA CUNHA. Après étude de mon dossier en RCP, il a été décidé que l’opération du foie n’était pas nécessaire.
Cela fait donc 9 ans que je suis sous analogue de somatostatine et suivi par le Professeur à raison d’examens tous les six mois (IRM, Bilan sanguin) et TEP au DOTATOC à Paris tous les ans. Je m’estime heureuse finalement d’avoir un traitement peu contraignant et une qualité de vie préservée même si je me sens souvent fatiguée.
Je me suis souvent interrogée sur les origines d’une maladie, est-elle le résultat d’une vie trop stressante, où finalement on oublie de penser à soi et à ce qui nous remplit de joie et de plénitude ?
Les « pauses » que j’ai été obligée de faire m’ont finalement permis de me poser et au fil des mois, j’ai retrouvé le goût du travail avec mes mains, ce que j’avais toujours eu depuis toute petite. C’est aux alentours de 2018 que j’ai commencé à peindre sur des galets et en 2019 je me suis intéressée à l’art du macramé et naturellement, l’envie m’est venu de partager, ce que j’avais réussi à apprendre en autodidacte. En août 2019, je crée My little bohème et je commence à proposer des ateliers créatifs aux adultes mais aussi aux enfants à la Réunion.